Quel que soit le pays, nous constatons aujourd'hui que l'éducation est devenue un enjeu fondamental qui dépasse largement les frontières de l'école. Qu'il s'agisse d'amener l'écrit chez les gens
du voyage, d'ouvrir l'école aux villages en Afrique pour favoriser la scolarisation des filles, ou de considérer l'éducation comme un ciment de reconstruction dans une communauté meurtrie par un
tremblement de terre à Taïwan.
Pourtant, en France, nous constatons que l'éducation s'est progressivement enfermée dans une école réduite à une mécanique plus ou moins précise. Pire, elle est en train de devenir un outil de
division. La première déclaration du Président de la République sur le service minimum est, à cet égard, tout à fait symptomatique. En imposant ce que les communes refusent, il empêche
toute construction collective d'une solution. La règlementation, décidée au plus haut sommet de l'état,empëche d'analyser les causes du refus, et, plus grave encore, escamote tout débat. Nous
aurions pu espérer que ce sujet soit le support d'échanges entre municipalités, enseignants et parents d'élèves. Mieux comprendre les attentes des uns et des autres pour dépasser les enjeux
partisans et tenter de trouver des compromis interessants pour l'ensemble des parties en présence. Le choix est tout autre.
"L'éducation est un moyen de comprendre ce qui se passe , de participer aux débats, d'ouvrir les portes de l'école aux parents et à l'ensemble de la communauté éducative ".
L'école, moyen d'émancipation?
Ce n'est vraisemblablement pas le choix du Président de la République, nous ne pouvons que le déplorer.