Un récent rapport rédigé par deux inspecteurs généraux et resté confidentiel, interroge.
Etabli entre juin et septembre 2007, à partir d'observations recueillies dans 34 départements, ce document dresse le constat inquiétant d'une accentuation de la baisse de la mixité
scolaire. Il souligne, en outre, un renforcement des logiques de concentration ethnique.
Le principal effet de l'assouplissement de la carte scolaire a été, selon ses auteurs," d'accélérer les processus sociaux déjà à l'oeuvre depuis des années". Ainsi, les établissements délaissés
sont-t-ils les plus touchés par cette érosion."C'est aux deux extrêmes de la hiérarchie des collèges et lycées que la mixité sociale est le plus rudement mise à l'épreuve. Dans les établissements
les plus convoités, il y a peu d'élèves de condition modeste, dans ceux, au contraire qui sont évités, ce sont les catégories favorisées qui ont disparu". A tel point que la question de la
survie de certains petits collèges est ouvertement posée.
La création d'options ou de filières d'excellence dans les quartiers sensibles n'y change rien.Les populations qui ont déserté ces établissements n'y reviennent plus.
Il conviendrait de récompenser les collèges et les lycées les plus vertueux, ceux qui parviennent à faire réussir les élèves en respectant une mixité sociale qui a longtemps été le creuset
de l'école républicaine. C'est sur la réussite scolaire de tous les élèves que doit désormais se pencher le ministère et " non sur une concurrence stérile et coûteuse "qui pénalise les
plus fragiles.