En ce début d'année, nous pouvons former des voeux, comme le proclame Xavier Darcos pour que l'Ecole "permette plus de justice sociale et plus d'efficacité"; deux domaines sensibles où,
effectivement, notre institution scolaire a encore des progrés à faire.
Peut-on sérieusement y croire encore? Décidément, cette année commence dans un océan d'incertitudes.
La crise des lycées en premier lieu: il est bien difficile actuellement de savoir quel sera l'avenir de cette réforme.
Les enseignants ensuite qui ressentent un profond malaise, surtout dans le primaire, malgré les avantages matériels consentis par le ministére. Dans le secondaire, partisans et adversaires du
changement ont bien du mal à sauvegarder un semblant d'unité même s'ils en gardent une certaine nostalgie.
Mais, aujourd'hui, l'essentiel est ailleurs. La crise économique qui frappe notre pays risque de placer au second plan les problèmes scolaires.
Même la demande sociale d'une main-d'oeuvre mieux formée risque paradoxalement d'être moins forte en raison du développement du chômage. Les sorties sans qualification ne seraient plus qu'un
élément des destructions sociales. Les difficultés importées par la crise dans les classes n'apparaitraient plus que comme une infime partie de la souffrance collective.
Ce qu'il faut souhaiter à l'Ecole en 2009, c'est le développement d'initiatives audacieuses susceptibles de relancer le projet de réforme du lycée, une confiance affirmée de l'administration
centrale envers ses personnels, un projet clair, ambitieux et partagé. C'est sur ces fondements qu'il faudrait que le ministère s'appuie s'il ne veut pas " qu'en décrétant le changement,
l'immobilisme se mette en marche et qu'il ne puisse plus l'arrêter".