Selon le Haut Conseil à l'Intégration , l'école assurerait de plus en plus difficilement ses missions d'intégration auprés des enfants issus des immigrations en particulier dans les départements où ces populations sont sureprésentées. C'est le principal enseignement d'un rapport que le HCI va remettre au Premier Ministre mais qui ne concerne que les enfants fréquentant les "établissements ghettos".
Ce texte va à l'encontre d'une idée largement répandue; la pression de l'immigration n'est pas plus forte en France que dans la plupart des pays européens. En effet, une étude de 2005 estime ainsi à 18,1% la proportion d'enfants ayant au moins un parent né à l'étranger, contre 22% aux Pays-Bas, 25% en Suède et 28% en Allemagne. En revanche, leur répartition est beaucoup plus inégale dans l'Hexagone avec de fortes disparités dans les départements comme la Seine-Saint-Denis (57%),Paris (41%), le Val de Marne (40%) ou le Val d'Oise (40%).
Pour le Haut Conseil, l'école , dans les zones sensibles, est aujourd'hui exposée à des " revendications nouvelles qui ressortent de l'expression du communautarisme, d'une identité religieuse, voire au rejet de la culture et des valeurs de la République française".
Le ton est donné. Pour remédier à cette situation, le Haut Conseil se prononce contre l'enseignement des langues et des cultures d'origine, pour le renforcement de l'apprentissage du français chez les élèves et les parents, pour le rétablissement de l'autorité. Il préconise en outre la mise à l'écart des jeunes les plus doués des ces quartiers populaires pour qu'ils puissent apprendre vraiment et, plus étonnant, s'oppose au rétablissement de la carte scolaire dont la suppression a aggravé la situation dénoncée par les auteurs même du texte.
Voilà un rapport alarmiste, approximatif qui généralise des problèmes réels mais locaux et participe de fait à la stigmatisation des populations immigrées.Des efforts conséquents devraient être faits en matière de formation des maîtres, d'encadrement , d'emploi pour ne pas laisser à la dérive, au désespoir ces "quartiers d'exil" dont la seule issue est la violence et le repli identitaire. Où est le Plan MARSHALL pour les banlieues annoncé au début du quinquennat?
Aucune solution novatrice, crédible n'est vraiment avancée. Encore une occasion manquée!! Pourtant, l'intégration est une nécessité, un devoir dans une France métissée. Nous devons nous donner les moyens pour ne laisser aucun jeune "au bord du chemin".
fred 01/11/2010 10:01