Améliorer les résultats des élèves au primaire, mieux adapter l'enseignement à la diversité des publics accueillis dans le secondaire, deux objectifs majeurs de Monsieur le Ministre de l'Education Nationale qui nécessitent le recrutement de nouveaux enseignants.Dans un contexte économique difficile, le pari est risqué. Trouvera-t-on les candidats? Nous savons d'ores et déjà que plusieurs centaines de postes n'ont pas trouvé preneurs au CAPES l'année dernière, la crise est particulièrement grave en maths, lettres et anglais. Le Ministère répond que le vivier de candidats potentiels est énorme, 100 000 pour le premier concours en 2013, 200 000 pour le second. Mais ces estimations sont-elles fiables? Il n'y a que 70 000 masters2 délivrés en France chaque année, (et non 100 000) et la plupart ont envie d'une autre carrière que l'enseignement. Dans ces conditions, la masse de candidatures n'a pas beaucoup de sens, d'autant que toute revalorisation salariale est écartée. La considération dont Monsieur le Ministre entoure le corps enseignant est louable, nécessaire mais suffira-t-elle à rendre la profession attractive? La multiplication des faits divers survenus dans les écoles est là pour donner une autre image de l'Ecole.
Rappelons que les salaires des professeurs, en décrochage avec l'inflation depuis des années ,est une réalité objective qui tendrait à éloigner les postulants éventuels. Il est à craindre que l'effort de recrutement annoncé ne puisse être atteint et que l'édifice de la refondation vacille.Paradoxalement, le chômage des jeunes diplômés est encore élevé. Alors que faire?
Il faudra beaucoup d'ingéniosité, de persuasion à Monsieur le Ministre pour arriver à trouver les ressources humaines dont notre pays a cruellement besoin. Bon courage Monsieur le Ministre!!!
