Le décret publié au Journal Officiel le 17 février autorise désormais l'alternance aprés la classe de cinquième. C'est à la fois un retour en arrière et un profond mépris pour les élèves, leurs familles, les enseignants, le monde du travail et les citoyens que nous sommes.
- Mépris pour les citoyens tout d'abord à qui on laisse croire que l'apprentissage d'aujourd'hui ressemble à celui d'hier, en ignorant que les mutations technologiques exigent des compétences que la fin de scolarité en classe de cinquième ne garantit pas.
- Mépris pour le monde du travail ensuite à qui on fait croire que les élèves en difficulté scolaire, encore jeunes, pourront faire face aux défis économiques de demain.
- Mépris pour les familles et leurs enfants auxquels aucune autre solution n'est proposée, à l'exception de la pire: quitter le système scolaire sans aucune qualification, au risque de glisser rapidement dans la spirale de l'exclusion.
- Mépris pour les enseignants enfin qui voient la formation, dans les lycées professionnels, attaquée et remise en cause. Oubliés de la "Mastérisation", ces professeurs assistent à la suppression de certaines spécialités et, parfois même à la disparition des concours de recrutement.
Des personnalités politiques voudraient diminuer le nombre de jeunes qualifiés en oubliant que la formation est souvent la seule possiblité d'échapper au chômage. En agissant ainsi, ils tournent le dos à l'avenir en prétendant préparer le XXI ième siècle avec les qualifications des années 50; mais c'est aussi mettre en péril le principe de mixité sociale et renoncer, du même coup à la démocratisation de l'enseignement secondaire. Un véritable recul!!!