Le rapport de l'Inspection Générale sur la mise en oeuvre des programmes de 2008 dans le primaire est édifiant. Les auteurs pointent des insuffisances dans leur application: "situations mal préparées", "prise de parole confuse", " manque de travail sur la comprehension"," pas assez de rédaction, de calcul mental, de sport, d'histoire et géographie, d'instruction civique et morale"; la coupe est pleine. Ainsi, le retour aux fondamentaux, aux méthodes qui ont fait leur preuve seraient purement et simplement délaissés par un corps enseignant rebelle aux injonctions ministérielles?
La difficulté d'enseigner, si on en croit le rapport, serait amplifiée parce que les maîtres ne comprendraient plus la manière dont les élèves apprennent et, par conséquent cerneraient mal leurs manques pour leur venir en aide.
Les corps d'inspection sont jugés pas assez pugnaces et se contenteraient de faire des contrôles de conformité .
Le constat est sévère. Non, les enseignants ne sont pas rebelles, indociles, rétifs à la pédagogie. Ils ont besoin d'une véritable formation mais elle a été supprimée. Les crédits dévolus à la formation continue ont été divisés par quatre. Les mouvements pédagogiques (ICEM, GFEN, CRAP) ont été sacrifiés sur l'autel des restrictions budgétaires,l'Institut National de Recherche Pédagogique a été purement et simplement démantelé,les Centres Régionaux de Documentation Pédagogique sont à l'agonie.
Nous avons l'impression que notre Ecole est un vaste champ de ruine. Le temps est venu de la reconstruire avec des moyens conséquents, les enseignants le demandent, la formation des générations futures l'exige.