Le collège est le maillon faible de notre système éducatif; Jacques GROSPERRIN, député, vient de rendre un rapport trés bien documenté et propose des pistes ambitieuses pour tenter de le réformer.
Les programmes, selon lui, devraient donner une plus grande place à l'interdisciplinarité, une partie de la dotation globale horaire gagnerait ainsi à être laissée à l'appréciation des équipes afin d'ajuster au mieux l'organisation pédagogique aux besoins des élèves. Les enseignants devraient également être mieux formés à la gestion du socle commun des connaissances et leurs pratiques s'inspirer davantage de celles de leurs collègues du primaire. En effet, "savoir gérer une classe hétérogène s'apprend, cette compétence essentielle ne dépend pas d'un niveau de recrutement à bac+5; mais,c'est autour du travail de l'élève, c'est à dire des tâches à accomplir en petits groupes qu'il faut désormais "faire classe" et non plus "faire cours".
Le rapport préconise en outre la bivalence des professeurs, l'allongement du temps de présence des enseignants dans l'établissement quitte à diminuer le temps d'enseignement.
Au total, 17 propositions dessinent les contours d'un collège bien différent mais qui necessiterait à la fois une toute autre politique budgétaire et le retour à une véritable formation des maîtres pour être mis en oeuvre. Les enseignants de collège doivent faire face aujourd'hui à des conditions de travail de plus en plus difficiles avec une baisse constante de leurs moyens.
Comment leur redonner de l'espoir, comment les motiver et les accompagner sereinement vers des changements significatifs? Le rapport ne le dit pas.