Le blog de agir

Les élèves d'une classe de terminale d'un grand lycée parisien viennent de trouver un moyen original pour contester leur professeur d'anglais; ils revendiquent le droit de ne pas travailler et menacent même l'enseignante qui s'obstine courageusement à les aider à préparer leur bac.
L'objet du litige: la sévérité du professeur, jugée excessive, ses remarques désobligeantes lorsqu'ils téléphonent ou envoient des messages ou se laissent distraire pendant la classe. Ils ont même demandé au proviseur un autre enseignant qui les laisseraient enfin tranquilles, proposition rejetée, bien entendu.
De tels comportements sont révélateurs de la dérive de ces jeunes adolescents en recherche de repères, de limites. Ne faisant plus de différence entre la vie scolaire et extrascolaire, ils en viennent à penser que tout est permis, qu'ils sont au-dessus des lois et que rien ni personne ne peut les arrêter ni les contraindre.
Ce qui grave, c'est la condamnation de la pédagogie, dénoncée ici comme source du conflit. Si les pédagogues n'ont plus d'utilité, alors, de quoi aurons-nous besoin en cours? De policiers? D'appariteurs? C'est la montée de cette violence anti-scolaire qui est problématique. Elle contitue une forme de délinquance d'exclusion trés préoccupante face à laquelle des réponses collectives s'imposent. Oui, les équipes pédagogiques se doivent être solidaires et élaborer ensemble des contrats éducatifs clairs et non négociables.
Que se passera-t-il demain, si de tels actes se répètent avec de jeunes professeurs férus de didactique et peu ou pas formés à la gestion de la classe et des conflits? Le malaise deviendra encore plus grand, la souffrance s'installera et il y aura des déceptions ,du désarroi et des larmes tant chez les enseignants que chez les élèves.
Mais, tout est encore possible si la formation des maîtres redevient réaliste, pratique, cohérente. Nous pouvons toujours y croire. Espérons que de tels incidents ramèneront le Ministère à plus de lucidité et à la raison.