Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 janvier 2020 1 27 /01 /janvier /2020 19:09

Vitesse et précipitation ne font décidément pas bon ménage dans l'Education nationale. Voilà le Ministre au pied du mur!! Les épreuves communes de contrôle continu (E3c) font débat!!! Et pour cause!!! Cette réforme qui s'applique pour la première année vise à simplifier l'organisation du baccalauréat, jugée trop lourde et coûteuse. Pour alléger l'examen final, il a donc été prévu qu'un certain nombre de matières seraient notées à partir des résultats obtenus au cours des années de première et de terminale. Mais, toute cette organisation a été mise en oeuvre dans l'urgence, la précipitation, l'improvisation, sans concertation et contre l'avis du corps enseignant. Résultats: lycées bloqués, épreuves annulées, reportées, soupçons de fraudes, sujets divulgués sur les réseaux sociaux. L'ambiance est morose dans les bahuts mais le Ministre minimise ces incidents,et  maintient le cap. Jusqu'à quand!!!

L'accumulation des réformes dans l'éducation, la dévalorisation des rémunérations, la réforme des retraites, de la formation forment un cocktail qui alimente le mécontentement. Il y aujourd'hui, chez les professeurs un sentiment global d'une attaque très violente contre le statut et l'image sociale de leur métier. Le mouvement de contestation reflète le mal-être de toute une profession qui se sent abandonnée mais qui, a pleinement conscience de l'importance de sa mission dans une société inégalitaire et divisée.

Le remède? La reconnaissance, mais surtout des preuves de reconnaissance qui passent inéluctablement par une revalorisation des traitements, seule manière de compenser leur travail supplémentaire et de les rassurer sur l'avenir de leur retraite.

Partager cet article
Repost0
20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 18:52

 "Dépêche-toi!" Injonction connue et répétée à l'envi par des adultes à l'encontre de leur rejeton qui prend son temps, loin, très loin des préoccupations du monde des "grands". Mais, notre société hyper-moderne ignore souvent, trop souvent les besoins des enfants. Elle impose son tempo, hantée par l'urgence, la peur d'être en retard, entraînant dans son sillage les "petits" qui, coûte que coûte doivent s'adapter!! Bousculer ainsi leur rythme est pour eux source de mal-être, de déplaisir, de maltraitance!!! Quand comprendra-t-on enfin que la rythmicité est au coeur du VIVANT ??? Qu'elle diffère d'un sujet à l'autre!! Que grandir, apprendre demandent du temps!! Quand les adultes se mettront-ils "à hauteur" des enfants? Quand entendront-ils leur souffrance???

Dans un monde où l'impatience est généralisée, nous privons notre jeunesse du sentiment de vivre. La fatigue en est le symptôme. Le moment n'est-il pas venu de repenser globalement les divers temps qui composent la vie de nos progénitures? A commencer par l'école!! Savez-vous que nos écoliers se reposent plus qu'ils ne travaillent? Nous les soumettons à un calendrier scolaire qui date d'une période révolue où la France était un pays agricole,et où les parents avaient besoin des enfants pour les aider à travailler dans les champs. Mais l'industrie du tourisme, la civilisation des loisirs se sont peu à peu imposées dès le milieu du vingtième siècle et nous continuons malgré tout à leur imposer une rythmicité contre nature. 

L'enfance est à la traîne dans une société accélérée qui poursuit sa course folle contre la montre où les adultes sont les victimes consentantes. Guy VERMEIL, pédiatre, auteur d'un remarquable ouvrage," La fatigue à l'école" paru en 1970 se demandait déjà si nous étions vraiment conscients des dommages collatéraux que nous lui infligeons.

Je pense sincèrement que, dans ce domaine, comme dans bien d'autres , nous avons encore beaucoup d'efforts à faire!!!

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2020 1 13 /01 /janvier /2020 18:48

Dur, dur d'être jeunes!!!Quand ils manifestent, on leur répond à coups de matraque!! Quand ils défilent pour la protection de la planète et leur survie, ils ne recueillent que des sarcasmes!!! Quand ils protestent contre la précarité qui les empêche d'étudier on ne leur promet que l'insécurité de l'emploi comme projet de vie!!!

Ce mépris pour la jeunesse est inacceptable alors qu'elle est l'avenir de notre société. Oui, vers quel avenir peut-elle se projeter quand elle voit les services publics exsangues, l'hôpital public en ruines, l'éducation, incapable d'assurer ses missions les plus élémentaires, faute de moyens!! Qui la formera, qui l'aidera à prendre des décisions complexes auxquelles elle sera confrontée dans son travail et dans sa vie de citoyen? A quelles professions accédera-t-elle après avoir été sélectionnée, triée, exclue du collège à l'université?

D'autres alternatives sont possibles. Déjà, en 1944, dans un pays saccagé par des années d'occupation, des femmes et des hommes ont su s'unir dans leurs différences pour bâtir ensemble un avenir pour la France. Ils ont inventé la sécurité sociale, posé le principe d'une scolarité obligatoire jusqu'à 18 ans, dans une école commune, lieu d'égalité et d'émancipation, et donné un nouvel élan à la recherche. Nous sommes aujourd'hui devant un défi analogue.

Dessinons ensemble un avenir pour tous nos enfants!!!

 

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 17:00

Grippe hivernale, congé maternité ou absence pour formation, le remplacement des enseignant(e)s devient très vite problématique faute de candidats assez nombreux. Depuis septembre 2019, 91224 heures de cours n'ont pas été assurées de la maternelle à la terminale, soit l'équivalent de 3801 journées perdues.

A chaque rentrée scolaire, les académies sont " à fil tendu", en service minimum en quelque sorte. En cause un sous-effectif dû principalement  aux suppressions de potes exigées par le Ministère et à la diminution constante du nombre de postulant(e)s aux concours, en particulier dans les filières scientifiques. Le métier de professeur ne fait plus recette. Outre le salaire, très inférieur à la moyenne européenne, il faut vraiment avoir la vocation chevillée au corps pour aller enseigner dans les banlieues difficiles, les villes déclassées, les zones rurales pauvres avec des élèves souvent rétifs aux apprentissages, pas toujours très motivés et parfois peu respectueux des adultes sensés les éduquer. Heureusement, beaucoup d'enseignant(e)s  s'accrochent, innovent, surmontent les difficultés, soucieux d'accomplir leur mission, conscients  du rôle qu'ils ont à jouer dans la formation et l'émancipation des publics dont ils ont la charge. D'autres baissent les bras, changent d'orientation professionnelle, tombent malades. Le métier de professeur ne fait plus rêver, il fait même peur!! 

Dans le second degré, ce sont sont surtout les matières scientifiques qui font les frais de cet abandon. Il serait sans doute judicieux de réconcilier les jeunes avec ces enseignements mais il faut surtout offrir à la profession un statut attractif au niveau salarial, en évolution de carrière et surtout que l'Etat comprenne que la gestion comptable est contre-productive en éducation. Notre jeunesse ne doit pas être pénalisée par des économies budgétaires. Elle est notre Avenir!! 

"Une société n'a de valeur qu'en fonction de ce qu'elle choisit de donner à ses enfants" écrivait Françoise DOLTO. Ne l'oublions jamais!!!

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2019 1 11 /11 /novembre /2019 19:18

"Le niveau des élèves remonte!!!" Ce titre accrocheur barrait récemment la Une du Journal du Dimanche. Le Ministre ne tarit pas d'éloges sur la politique menée en matière d'éducation surtout quand il qualifie de " moment historique" les résultats des évaluations en CP et CE1. "Maîtrise des savoirs fondamentaux en hausse" mais surtout "amélioration plus forte pour ceux qui viennent des territoires les plus défavorisés." Avant d'ajouter "La France peut assurer la réussite de tous ses enfants" comme si, seules les performances en français et en mathématiques en CP-CE1 pouvaient justifier pareils arguments.

A y regarder de plus près, le triomphe du Ministre a un peu de plomb dans l'aile. D'abord parce qu'il ment par omission , occultant les chiffres qui ne servent  pas son discours. Comme par exemple le  retard des élèves scolarisés en réseau d'éducation  prioritaire par rapport aux autres. Les spécialistes enfoncent le clou: "Les dédoublements en CP-CE1 dans ces zones fragiles ont certes un effet positif mais relativement faible malgré l'énorme effort budgétaire consenti" avec une autre conséquence directe, l'augmentation des effectifs sur les autres niveaux. Or, ce n'est pas la taille des classes qui explique cette embellie mais la mise en oeuvre de stratégies pédagogiques qu'elle rend possible.

Explication: Le Ministère a défini les seuils distinguant les élèves en difficulté des autres après analyse des résultats des évaluations. En clair, le niveau vanté par le Ministre n'a pas été établi en fonction des performances attendues des élèves mais en fonction des résultats que le Ministère voulait mettre en avant.

Belle opération de propagande gouvernementale, n'est-ce-pas!!Au final, le niveau des élèves stagne mais le niveau de com monte!!!

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 15:50

Depuis quarante ans, les maîtres ont cessé s'incarner le savoir  qui lui-même a cessé d'apparaître comme important. Le mépris règne désormais à l'intérieur du système où les enseignant(e)s se sentent souvent  isolés,lâchés par leur hiérarchie au moindre problème. Bien des suicides s'expliquent en partie par cet abandon, par le sentiment de n'être plus considéré(es)s.  Les cadres de l'Education Nationale non plus, ne sont pas épargné(e)s . Enquêtes, rapports, évaluations en tout genre sont  désormais leur lot quotidien. Il faut une force de caractère peu commune, des nerfs à toute épreuve, un moral solide pour tenir le coup face aux multiples injonctions ministérielles. Car, c'est bien tout le système éducatif qui est en crise.

Du haut en bas de l'échelle administrative, une même logique, purement administrative s'impose, tendant à réduire tous les acteurs de l'Education à des numéros, à de pures fonctions, sans aucune humanité.

Sortir de cette situation exige, de la part des gouvernants, de prendre conscience de  la dimension fondamentalement humaine de tout enseignement, de restaurer l'indépendance pédagogique des professeurs et de laisser de côté la logique d'entreprise pour renouer avec les principes essentiels du Service Public.

L'Ecole a une place centrale et primordiale dans notre société. Les maîtres, les maîtresses sont la cheville ouvrière du monde de demain.  Ne laissons pas "le plus beau métier du monde" se vider de son sens....

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2019 1 21 /10 /octobre /2019 16:45

Un enfant sur cinq sous le seuil de pauvreté!! Trois millions de gamins concernés!! Un chiffre qui fait froid dans le dos, inchangé depuis dix ans malgré les politiques déployées. La pauvreté est d'abord économique, mais elle a aussi des impacts culturels  et sociaux qui nuisent à la fois à  la confiance en soi, aux autres et à la capacité de se projeter vers l'avenir. Autant d'effets cumulatifs qui pénalisent lourdement les trajectoires scolaires des jeunes concernés.

Comment accepter une telle situation en France, un des pays les plus riches du monde? Comment ne pas s'indigner devant une telle injustice qui frappe nos concitoyens les plus fragiles et les plus innocents. Dans le même temps, le gouvernement s'apprête à baisser les fonds sociaux alloués aux établissements pour soutenir la scolarité des plus démunis et destinés majoritairement aux familles les plus précaires;

Explications du ministère: ces aides n'auraient pas toutes été utilisées alors que les besoins sont là. Mais il faut savoir que beaucoup de collèges, de lycées n'ont pas encore de volet social dans leur projet alors que la pauvreté a des conséquences lourdes dans la vie des élèves.

Qu'il y est encore, en France, au XXI ème siècle des enfants empêchés par ce fléau suffit à remettre en cause le système économique et politique qui s'en accomode.

Partager cet article
Repost0
7 octobre 2019 1 07 /10 /octobre /2019 19:26

Difficile d'avoir une idée précise du nombre d'enfants porteurs de handicap, de ceux qui sont scolarisés, du nombre d'heures où ils sont effectivement à l'école, de ceux qui sont contraints de chercher une solution à l'étranger. 

Ce flou s'explique en partie par la diversité des intervenants, Maisons Départementales des Personnes handicapées (MDPH), ministères de la santé et de l'Education nationale et par l'absence de pilotage transversal.

Sans doute, faudrait-il humaniser les traitements des dossiers par la MDPH, premier palier pour les familles concernées puisque c'est cette instance qui décide si l'enfant va bénéficier ou non d'une affectation en milieu spécialisé ou en milieu ordinaire. Faute de moyens, les MDPH sont devenues de véritables usines à gaz, avec des délais d'attente trop longs pour les familles et avec, au final, des notifications difficiles à comprendre.

Maintenir ensuite les structures spécialisées, l'inclusion à tout prix peut être violente. Il faut se méfier des discours sur le sujet généreux, louables certes mais qui peuvent placer les enfants dans des situations douloureuses et qui servent en réalité à générer des effets d'aubaine budgétaires.

La mise en place de parcours plus souples avec des passerelles entre milieu spécialisé et milieu ordinaire doit être examiné en prenant en compte à la fois le choix des familles et l'intérêt des enfants.

Se pose ensuite la question des moyens avec la déprécarisation  des intervenants ( 95% des accompagnants d'élèves en situation de handicap ont des contrats à temps partiel de moins d'un an) et un plan de formation massif pour tous les personnels. Car, accueillir des enfants handicapés sans être formé est une violence institutionnelle mais il est tout aussi impossible d'initier une pédagogie différenciée à leur attention dans une classe surchargée.

Il est de notre devoir de donner à tous ces enfants une place dans nos écoles car, au-delà de leur handicap, ils ont une énergie et des potentiels énormes. Ne les oublions pas!!!

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2019 1 30 /09 /septembre /2019 18:59

Si Greta THUNBERG  suscite tant de rage et de moquerie, c'est peut-être parce qu'elle incarne notre mauvaise conscience, peut-être aussi parce qu'elle le fait sur un ton péremptoire, moraliste qui peut légitimement agacer. Mais, dans un monde où l'Amazonie brûle, où la pollution nous asphyxie, où les Etats-Unis renoncent à appliquer les accords de Paris, des enfants se lèvent, se révoltent mais nous font aussi des propositions.

Oui, une génération est en marche, aux quatre coins de la planète, qui lutte contre la pauvreté, les mariages forcés, le tri des déchets.

Il s'appelle José, vit au Pérou, un des pays les plus pauvres du sous-continent américain. Là-bas, les enfants travaillent au lieu d'aller à l'école. A 13 ans, José a eu l'idée d'ouvrir des comptes bancaires  permettant à des milliers d'enfants de participer au recyclage des déchets en échange d'un pécule permettant de financer leur scolarité. José n'est pas le seul à développer de telles initiatives. D'autres existent en Afrique, en Bolivie par exemple où, sous l'impulsion d'une cantatrice Marianne SEBASTIEN  et de son association "Voix libres", plus de 230 000 femmes et enfants reprennent goût à la vie et sortent de la misère. 

"Ecoutez-nous!!"? C'est un peu le message que José et ses camarades lancent aux adultes. Oui, des enfants pensent et de plus en plus jeunes. L'écologie a besoin de lanceurs d'alerte et même de mascottes  mais pas de gourous!! Laissons les gamins nous parler et même nous gronder!! Mais, apprenons-leur qu'une utopie ne finit jamais bien si elle ne tient pas compte du réel. Si nous ne cherchons pas ensemble des solutions.Et nous ne pouvons les trouver qu'en innovant.  Et c'est souvent dans des pays traditionnels où le passé pense toujours avoir raison sur l'avenir qu'elles émergent. Sachons nous en inspirer!!!

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2019 1 16 /09 /septembre /2019 19:09

Ils viennent de loin, de très loin, d'Afrique, de Syrie, d'Asie. Laissant leur famille, souvent seuls, ils ont traversé le désert, gravi des montagnes, franchi des mers avec courage et détermination. Abandonnés souvent par des passeurs sans scrupules, ils ont fait de l'évasion une entreprise de vie où la mort est omniprésente.

Enfants, adolescents en exil, en quête de lien!!! Etrangers aux moeurs, à  la langue, obligés de répéter étapes, dates, de ruser, de mentir pour obtenir reconnaissance et titres de séjour. Ils vivent dans un monde où comme nous, se décline l'héroïsme d'une même manière. Du côté de l'élan, de la vie qui décide et libère. Pas du côté où on se laisse mourir et où on laisse mourir!! 

Même dans notre Europe mortifère,emmurée, nous admirons les figures valeureuses qui avancent, même quand on le leur interdit.  Oser se dépasser pour sauver et se sauver!!! Ils cherchent une issue, un chemin de liberté!!! Qu'importent les dangers!!! Ils mobilisent une énergie considérable parce qu'ils disposent de capacités d'invention plus grandes que n'en auront jamais les emmureurs!! Les empêcheurs obéissants!! Parce que, tout simplement, ils ont du talent pour l'avenir!!

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de agir
  • : L'école doit évoluer pour permettre à tous les enfants de réussir leur scolarité. Ce blog est le témoignage ,les reflexions de pédagogues soucieux de transformer le système éducatif.
  • Contact

Recherche

Archives

Pages

Liens