Treize millions d'euros sur dix huit mois, c'est le contrat que vient de signer l' Education nationale avec Microsoft. Les personnels concernés sont prioritairement les chefs d'établissement,les décideurs et les cadres qui seront formés aux produits techniques de la firme en question. N'est-ce pas un début de privatisation qui se dessine? Nous voyons déjà comment, Outre-Atlantique,des sociétés commerciales s'immiscent dans les écoles par le biais d'offres alléchantes, destinées avant tout, à conditionner les futurs consommateurs en puissance que sont les élèves.
N'aurait-il pas été plus judicieux de favoriser d'autres alternatives, notamment celles offertes par les acteurs du logiciel libre? Est-il raisonnable, en démocratie, de soumettre une action publique à une dépendance aussi forte d'une seule entreprise aussi puissante?
Par ailleurs, l'affichage tant au niveau du projet que des opérations ultérieures menées dans les écoles ne va-t-il pas conduire à relativiser un principe fondamental: la neutralité du fonctionnaire? A privilégier l'intérêt particulier par rapport à l'intérêt général qui devrait être la règle dans le service public? Sans parler de la confidentialité des données dont les garanties apportées sont insuffisantes.
Le manque de moyens financiers ne doit pas conduire l'Education nationale à mettre en péril son indépendance. Restons vigilants!!!