Entre la création de postes et l'augmentation du temps de travail avec une meilleure rémunération des enseignants, les électeurs ont choisi la première option. Cependant, il n'a échappé à personne que les 60000 postes annoncés ne concernent pas uniquement les professeurs. La campagne législative a permis, en outre, de préciser les chantiers prioritaires qu'il s'agisse de la formation des maîtres, des rythmes scolaires ou de la mise en oeuvre d'un calendrier fixant les échéances futures. La loi d'orientation et de programmation prévue dés cet automne, ne se réduira pas, fort heureusement, à répartir simplement les postes sur la durée de la législature.Il s'agit de construire un véritable projet éducatif dans lequel tous les acteurs concernés doivent être associés.
La tâche n'est pas facile; en premier lieu, il faudra lutter contre le taylorisme rampant qui menace l'institution scolaire. En effet, trop souvent, l'école fonctionne comme une centrifugeuse qui élimine, exclut l'élève qui décroche, qui ne rentre pas dans le moule en l'incitant à aller se faire éduquer ailleurs. Bien entendu, des exceptions existent mais, ce principe se vérifie souvent. Grande alors est la tentation de faire appel au "spécialiste" pour traîter ce problème. que le professeur ne veut, ne peut, n'a pas le temps de prendre en considération, ou quand sa formation ne lui permet pas de le faire.. Certes, l'école a besoin de personnels spécialisés mais la question est de savoir comment ils peuvent travailler avec les enseignants qu'il s'agisse de l'intégration d'un élève en situation de handicap, d'un collégien décrocheur passé par une classe-relais, ou, plus simplement, de l'intervention d'un prestataire extérieur. Le travail d'équipe, articulé avec la démarche initié par le projet d'établissement permet de sortir de ce dilemne en posant clairement le cadre des missions de chacun.
C'est un chantier valorisant qui permet à tous les acteurs de terrain de trouver leur juste place et d'oeuvrer dans l'intérêt de tous les élèves.
