Les bacheliers sont-ils tous égaux devant l'enseignement supérieur? A coup sûr, non.C'est ce que met en évidence "l'état de l'enseignement supérieur et de la recherche", une publication
annuelle du Ministère de l'Education Nationale. Si 83% des lycéens réussissent leur baccalauréat, seuls 42% obtiennent un diplôme de l'enseignement supérieur. Moitié moins.
Le taux de réussite dépend, en premier lieu, de la filière choisie. Si 43% des bacheliers généraux ont leur licence "à l'heure",ce pourcentage chute à 14% pour les bacheliers technologiques.
Globalement, 11% des premiers échouent dans le supérieur contre 30% des bacheliers technologiques et 26% des rares bacheliers professionnels qui poursuivent leurs études aprés le bac.
Problème pédagogique? Sans doute, mais pas seulement. Un père cadre multiplie par deux les chances de réussite de ses enfants à l'université. Les statistiques officielles mettent en évidence une
double particularité française: l'écart entre les catégories sociales se maintient depuis vingt. Dernière spécificité:si la France compte autant de diplômés du supérieur chez les jeunes,
c'est grâce à l'importance des formations courtes (BTS, DUT) qui n'ont de reconnaissance que nationale.
Terminons par une note plus optimiste. Deux facteurs sont de nature à améliorer ce tableau. D'une part, l'évolution de l'enseignement technologique, devrait à terme,permettre l'adaptation de
nombreux jeunes à l'université. D'autre part, la modification de la première année de fac devrait être de nature à améliorer la scolarité de nombreux étudiants. Mais a-t-on suffisamment pris en
compte les dimensions sociales et éthiques de l'échec universitaire?