Alors que la réforme du lycée a été reportée,les horaires des enseignements dispensés dans les lycées professionnels viennent d'être arrêtés.
Les cours , dispensés sur 26 semaines, hors période de formation en entreprise, ne pourront excéder 8 heures par jour et 35 heures par semaine parmi lesquelles 11h30 de dédoublement et 2h30
de suivi individualisé ont été prévues.
Trois dimensions, largement ignorées, auraient pourtant mérité d'être approfondies. Beaucoup de ces élèves travaillent en dehors du lycée pour acquérir une indépendance financière ou par
nécessité économique.
Réussir à passer son baccalauréat en 4 ou 5 ans pourrait être considéré comme voie de réussite, à l'opposé de la réforme en cours qui promeut l'examen en 3 ans.;
D'autre part,bien des jeunes de 16 ans, orientés dans ces filières, sont peu à l'aise à l'école et n'investissent pas toujours un projet de formation.A 18 ans, ils ont mûri et nous voyons alors
évoluer, dans ces établissements, des élèves trés différents, aux parcours souvent hétérogènes. C'est toute la richesse de ces structures.
Enfin, nous assistons à une densification du temps scolaire puisqu'il faudra faire en 3 ans ce qui était réalisé auparavant en 4 ans.Il n'est pas certain que les équipes pédagogiques disposent de
la même souplesse d'organisation et des moyens adéquats pour imaginer des dispositifs évitant le décrochage. Quelle place sera réservée à l'éducation à la citoyenneté? Quand et sur
quels crénaux s'effectueront désormais les formations de délégués d'élèves?
Les jeunes de milieu populaire ont souvent besoin de temps pour trouver leur place. Il ne faudrait pas que cette réforme soit un facteur supplémentaire de démobilisation. Les lycéens qui
fréquentent les lycées professionnels sont des lycéens comme les autres et doivent être traîtés de façon identique. Ne l'oublions pas.